Château Haut-Brion
Le Château Haut-Brion est la seule propriété hors Médoc à intégrer le classement de 1855. Bien que son caractère diffère de ses cousins médocains, le potentiel de son terroir de graves n’a rien à leur envier. Produisant des vins dits plus maigres que les autres premiers, le style du Château Haut-Brion est définitivement plus digeste et soyeux, surtout dans sa jeunesse. Muni de tanins très murs et d’une grande finesse aromatique, cet immense Pessac exhibe à maturité des notes qui s’étendent du gibier au sous-bois, en passant par les épices, un bouquet résolument séducteur.
HISTOIRE
Le nom de Haut-Brion est le premier a être mentionné dans l’histoire du Bordelais comme un cru reconnu. Alors que l’on pensait que le fonctionnaire londonien Samuel Pepys était le premier à l’avoir évoqué dans ses écrits en 1663, des recherches très récentes prouvent que le nom d’ « Aubrion », remonte à 1521 ! En ces temps le domaine est sous la direction de la famille de Pontac qui, consciente du potentiel de ce terroir fabuleux, met en œuvre de nouvelles techniques de vinification telles que l’ouillage et le soutirage, avec l’objectif de donner au vin la possibilité de se bonifier avec l’âge.
Le domaine reste dans les mains de la famille de Pontac jusqu’au début du 19e siècle où le célèbre ministre des Affaires étrangères de Napoléon, Monsieur de Talleyrand, en fait l’acquisition. Son illustre propriétaire servait alors le grand vin d’Haut-Brion lors de grandes occasions, par conséquent le prestige du château s’en voyait décuplé.
Un demi-siècle plus tard, la seconde exposition universelle révèle au monde entier le classement de 1855 des crus de Bordeaux, bien évidemment Château Haut-Brion figure parmi les quatre meilleurs… Le succès du domaine des graves n’avait surpris personne, car il était, depuis longtemps, apprécié et acclamé par les plus fins palais, comme l’ambassadeur américain Thomas Jefferson qui ne tarissait pas d’éloges sur ce cru.
Aujourd’hui
L’histoire moderne du château commence en 1935 avec l’arrivée de Clarence Dillon, grand financier new-yorkais, à sa tête. Alors qu’il désirait mettre la main sur le Château Cheval Blanc, son impatience et des conditions climatiques défavorables,l’amènent à se tourner vers Haut-Brion. De nos jours, le château est encore dirigé par la société « Domaine Clarence Dillon SAS ». L’implication et les investissements de la famille Dillon durant le siècle dernier ont permis à Haut-Brion de garder son image de Premier Grand Cru Classé, produisant chaque année l’un des meilleurs vins du monde…
notation HAUT BRION 2003
Jancis RobinsonRubis foncé. Opulent et sucré avec une vraie profondeur de saveur. La note légèrement brûlée était plus révélatrice du caractère de «briques chaudes» de Haut-Brion que des raisins brûlés par le soleil. Long, riche et assez satisfaisant. Vif et très frais avec une finale fraîche et sèche. Pas à distance comme le stéréotype d’un 2003 trop mûr. Propre et sec à la fin. 18/20